Qualité du climat relationnel, impact de la crise sur la confiance, niveau de satisfaction des dirigeants de TPE, réponses concrètes des banques aux demandes des entrepreneurs : l'enquête de la FCGA lève le voile sur les relations entre les patrons de petites structures et leurs partenaires financiers.
Surprise : les chefs d'entreprises sont plutôt satisfaits de leurs banquiers.
Un vrai « scoop » en temps de crise !
Observatoire de la petite entreprise de la FCGA* n° 37,
en partenariat avec la Banque Populaire
Pour en savoir plus : Site de la FCGA (rubrique « L'Observatoire »)
Pas loin de 65% des dirigeants de TPE interrogés estiment entretenir une relation satisfaisante (55,4%) ou très satisfaisante (8,9%) avec leur partenaire financier.
Bonne image de l'établissement, confiance dans leur conseiller personnel, attachement à la qualité de service : deux tiers des patrons de petites entreprises tirent leur chapeau aux banquiers !
Presqu'un miracle au moment même où le chef de l'État vient d'annoncer la pérennisation de la Médiation du Crédit. « Un dispositif essentiel et indispensable pour assister les PME et les TPE dans leurs relations avec les banques », a martelé Nicolas Sarkozy.
Selon l'enquête menée par la FCGA, la qualité de cette relation est indépendante de la tendance de l'activité et sans rapport avec l'âge du chef d'entreprise. Plus d'un quart des patrons de petites structures qualifient, en revanche, de « moyenne » la relation qu'ils entretiennent avec leur banquier. Tandis que 10% d'entre eux expriment ouvertement leur insatisfaction.
Pas d'effet négatif à cause de la crise…
C'est l'autre révélation de cette enquête : dans leur immense majorité (78%), les entrepreneurs questionnés n'ont pas observé d'altération de la relation bancaire depuis le début de la crise.
Un résultat inattendu et qui tord le cou aux habituels clichés sur la frilosité des banquiers et le fantasme de la réduction drastique des lignes de crédit et autres facilités de caisse qui étaient octroyées aux petites entreprises avant la crise. Plus des trois quarts des dirigeants de TPE interrogés affirment que le contexte économique n'a eu aucun effet négatif sur leur relation avec leurs partenaires financiers.
Confirmation de la Banque de France : « En 2009, l'encours des crédits accordés aux TPE et PME indépendantes a augmenté de 2,6% ». Et pour 2010, les banques s'étaient engagées à mettre à leur disposition une enveloppe de 96 milliards d'euros. Fin avril, l'encours des crédits aux petites entreprises s'élève à 186 milliards d'euros, soit +3,3% sur un an.
Toutefois, depuis le début de la récession, plus de 25 000 entreprises ont fait appel au Médiateur du crédit pour obtenir un concours financier initialement refusé par leur banque. D'autre part, pour 19% des chefs d'entreprises sondés, la situation s'est incontestablement dégradée en raison de la mauvaise conjoncture.
Une grande majorité de réponses positives…
Au cours des 18 derniers mois, 47% des dirigeants de TPE interrogés ont sollicité leur partenaire financier.
Quel que soit le service bancaire demandé (emprunt, découvert, escompte…) dans la grande majorité des cas, les réponses des banques sont positives : 70 à 87% d'accords notifiés aux entrepreneurs selon le type de prestation.
Des proportions qui pourraient d'ailleurs être revues à la hausse puisque de nombreux dossiers sont toujours en cours d'étude. Sans surprise, le plus fort taux de refus observé concerne les demandes d'emprunts pour restructuration financière de l'entreprise (14,6% de réponses négatives).
A l'inverse, les demandes de crédit pour investissement sont largement soutenues par les banques (87,1%). Seulement 6,6% des dossiers de ce type ne sont pas satisfaits. L'enquête de la FCGA révèle par ailleurs que, dans la grande majorité des cas (79%), les garanties demandées (cautions, hypothèques…) n'ont pas été augmentées.
AVIS D'EXPERT
Pierre BOCQUET, Directeur Banque de détail et banque à distance à la Fédération bancaire française (FBF)
« Dans la période actuelle, le chef d'entreprise doit anticiper les opportunités ou les difficultés, et ainsi expliquer le plus tôt possible à sa banque les écarts dans l'activité comme dans les finances de l'entreprise. C'est un élément fondamental pour faciliter l'accompagnement attendu de son partenaire financier ».
Méthodologie de l'Observatoire
Tous les mois, près de 70 centres de gestion agréés (CGA), répartis sur l'ensemble du territoire national, transmettent les chiffres d'affaires, rendus anonymes, de leurs adhérents à la Fédération. Les indices d'activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d'affaires d'un échantillon de 15 000 petites entreprises de l'artisanat, du commerce et des services. L'évolution des activités est pondérée par le nombre d'entreprises recensées par l'INSEE dans chaque secteur considéré. Un questionnaire est parallèlement adressé chaque trimestre à près de 2 000 petites entreprises représentatives, permettant d'établir le baromètre du moral des dirigeants et de leurs intentions d'investissement et de recrutement.
La Fédération des centres de gestion agréés en bref…
400 000 petites entreprises (TPE) et 114 Centres de Gestion Agréés (CGA)
92 % des entreprises nationales ont moins de 10 salariés
50 % des TPE imposées au BIC sont adhérentes à un CGA
Grâce à l'adhésion à un CGA, le revenu imposable de l'entreprise n'est pas majoré de 25 % !
Le réseau FCGA créé en 1978, c'est aussi 2 000 000 d'emplois salariés et non salariés, 70 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 6 000 experts-comptables correspondants.
Les CGA, structures associatives de proximité, constituent un pôle remarquable de conseils collectifs : aide à la gestion, formation et prévention fiscale. Les TPE bénéficient d'une offre pédagogique attractive (les CGA sont parmi les premiers centres formateurs de la petite entreprise avec 500 000 heures annuelles de formation).
La FCGA forme un réseau d'information et d'assistance aux TPE présent sur l'ensemble du territoire national et capitalise une expertise économique et sociale reconnue de la petite entreprise.
Elle dispose d'outils d'observation et d'analyse particulièrement fiables qui alimentent régulièrement une base de données statistiques très performante.
Contact presse :
Guylaine Bourdouleix - 01 42 67 80 62