Du 1er au 31 octobre 2013, la Galerie BE-ESPACE, dirigée par Brian Elliott Rowe, est prise par la « Deep Frénésie » de l'artiste espagnol Jorge Colomina. Sa peinture vive, entre traits allègres et couleurs pop, se joue du figuratif et impose son propre style. Sa signature s'affirme, s'affine depuis maintenant quarante ans. Géométrie des lignes comme des courbes, dans un écho aux arts premiers revisités. Les visages-masques rivalisent avec les faces triangles, les poses ne sont jamais figées, le mouvement les emporte au gré d'un langage pictural des plus créatifs.
Jorge Colomina est un peintre de tempérament. Le geste vif, il structure sa composition. Traits déterminés, fulgurants même, qu'ils soient lignes ou courbes. Couleurs chatoyantes des huiles, acryliques, encres ou pastels. Désormais, grâce à sa technique mixte, il les utilise en simultané. Pour plus de variations chromatiques, contrastes et dégradés, pour plus d'effets de texture, de grain aussi. Les rouges tonitruants s'acoquinent avec la pâleur des roses. Les verts s'aventurent de l'émeraude au fluo. Dans une expression nourrie de cubisme, l'artiste impose sa vision optimiste, son énergie. Toujours spontané, il est de plus en plus libre de son mouvement : affranchi des contraintes du classicisme, il repousse les limites des figures imposées. Il invente. Ses harmonies de formes reposent sur une imbrication des rondeurs et des quadrilatères.
À la frénésie des couleurs, il ajoute la profondeur. Les couches se superposent, créent des reliefs, des perspectives. Colomina ne se contente pas de la surface de ses toiles, il travaille sur des tonalités plus intimes. De celles qui délivrent des vibrations, des émotions. À travers des séries de personnages, qu'il aime décliner comme autant de facettes de lui-même et de ceux qu'il observe, il tend différents miroirs aux spectateurs de ses œuvres. Il les invite à s'y retrouver, s'y projeter, voire à vivre, par peinture interposée, certains de leurs fantasmes.
Imprégné des univers de ses maîtres, Picasso en tête, l'artiste y insuffle sa « Movida ». Le pinceau nerveux, il jette ses visions picturales sur la toile. Et, toujours, la femme reste au cœur de ses inspirations, ses obsessions. Chez Colomina, l'on peut déceler, aussi, des affinités avec le mouvement Cobra. L'entière liberté de création associée au goût de l'expérimentation se traduit par ses mariages audacieux de teintes, ses silhouettes, dessinées d'un seul trait, d'un même souffle. Certaines de ses œuvres, notamment son Rasta Boule, font écho aux arts appelés primitifs : les visages renvoient aux masques et totems comme à leurs descendants de l'art urbain, Basquiat, par exemple. À tout prix, il préserve l'enfant toujours en lui : sa spontanéité reste son seul guide, garante d'une force émotionnelle intacte. Pas étonnant alors qu'il affectionne autant les clowns, les arlequins, figures récurrentes de sa production : derrière l'Auguste, le Clown blanc n'est jamais loin.
À soixante ans, la même passion anime un Jorge Colomina toujours avide de peinture. Entre reconnaissance institutionnelle – le Musée de Gérone, le Centre Culturel d'Ormesson –, expositions et salons d'art contemporain en France comme en Europe, l'artiste trace son chemin et donne à voir toute la diversité de son talent. Les collectionneurs du monde entier ne s'y trompent pas, ils parient sur la singularité pérenne de cette signature.
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