Correspondants : Danielle ARBID, Io BAUR, Franck BEDROSSIAN, Thierry DE PERETTI, Laurent DE SUTTER, Jules DEDET, Henri GRAETZ, Manon LUTANIE, Jean-Christophe NORMAN, Tadashi ONO, Elise PINELLI, Arnaud RODRIGUEZ, Dune VARELA, Oriol VILANOVA. Curateur : Fabien DANESI
C'est l'été. Indolent ou sérieux, stimulant ou ennuyeux. Il peut faire frais comme le soleil être de plomb. Certains sont à la plage quand d'autres travaillent dans les bureaux. Inutile de développer cette variété des situations... La période est cependant propice à une forme de suspension. Les choses semblent vacantes et le temps prend une drôle d'inflexion. Il est en creux. Il s'absente. La parole est de sable. L'écriture coule.
Les images, quant à elle, continuent inexorablement à être produites et à circuler, à passer des écrans aux regards sans discontinuer. Le flux n'est jamais interrompu, même en juillet. Au contraire : les photographies deviennent le support de micro-récits, elles accompagnent les histoires personnelles qui prennent forme en pointillés en attendant la rentrée. Mais en dehors des échanges intimes, ces mêmes photos peuvent apparaître anonymes. Elles perdent alors leur ancrage et demandent aux lignes de vie qu'elles étaient censées tracer à être réinventées.
Du 1er juillet au 31 août, quatorze personnes sont invitées à adresser chaque jour à la galerie VivoEquidem une photo prise avec leur téléphone portable. Pendant deux mois, sous ce décompte régulier l'espace d'exposition se transforme en un lieu de rencontres ou plutôt un non-lieu, voué à croiser des trajectoires au sein de ce dispositif somme toute très simple. Ils sont artiste, essayiste, compositeur, cinéaste, musicien, mais aussi photographe ou étudiant. Ils ont chacun un rapport à la photographie qui leur est propre. Mais dans le cas présent, ils ont accepté la règle du jeu : seules la date et l'heure seront mentionnées. Les clichés seront détachés de leur vécu, comme une peau qui pèle, sous l'effet d'un coup de soleil.
Ces images définiront donc dans leur hétérogénéité un retrait de la signification, pour mieux créer des hybridations, établir des liens, fracturer le temps linéaire, autrement dit, pour mieux documenter les heures latentes.
L'exposition Les Heures Latentes est ouverte tous les jours du mardi au samedi de 14h30 à 19h30 à la galerie VivoEquidem, 113, rue du Cherche-Midi, 75006 Paris. Fermée le 15 août.
Et 24h/24h avec une mise à jour toutes les heures sur le site web de l'exposition.
Le site Web de l'exposition :
www.lesheureslatentes.com.
VERNISSAGE : le jeudi 12 septembre 2013 de 19h30 à 22h30, entrée libre