Du 29 avril au 11 mai, les artistes peintres Astrid Bührle et Dilamar Jahn investissent la Maison commune d'Oingt. Réunis pour la seconde fois, après une première exposition commune à Lyon en 2014, ils invitent cette fois les visiteurs à s'évader en empruntant leurs « lignes
de fuite ».

Le long d'un parcours croisé, les oeuvres d'Astrid Bührle et Dilamar Jahn dialoguent, se répondent et se font face, dans la richesse et la subtilité de leurs couleurs, la précision du geste pour l'une, et la liberté du trait pour l'autre. La réunion de leurs oeuvres propose au visiteur une découverte de leurs univers en résonnance, composés de paysages aux lignes vivantes, tantôt gestuelles, tantôt dessinées avec précision.

Une chose est certaine : la multiplicité des lectures offertes par leurs peintures invite à la réflexion et réveille l'imaginaire.

Astrid Buehrle est née en 1978 en Allemagne. Elle vit et travaille à Lyon. Mon travail des dernières années tourne essentiellement autour
de l'idée de « l'hybris », de l'excès, du croire-pouvoir-tout-faire. En partant de l'histoire emblématique de la tour de Babel, je me suis mise à « bâtir » des « villes », des constructions de plus en plus insensées, qui représentent pour moi aussi bien la force créatrice, l'ingéniosité de l'homme, son inassouvissable besoin de « dépassement », que sa tendance à l'excès qui en découle et qui peut mener à la catastrophe, à l'anéantissement désastreux... En même temps, mes constructions figurent notre vision du monde : une synthèse de mondes extérieurs et intérieurs, inextricablement mêlés dans notre perception. Tout converge dans un paysage mental, représentation de notre esprit, toujours impliqué corps et âme, et toujours son propre spectateur, embarqué dans un tourbillon qui l'entraîne... où ? A.B

Dilamar Paulo Jahn est né en 1971 au Brésil. Il vit et travaille à Lyon. À travers ma peinture, j'essaie de questionner, tout d'abord, le regard, l'intelligence qu'on a des choses. En deuxième lieu, la place que nous, êtres humains, avons dans l'espace qui est le nôtre. J'essaie aussi, finalement, de poser des questions sur la place de l'art dans ce monde un peu trop tourné du côté du désastre. Il y a plus d'un siècle, le poète Jules Laforgue disait que la vie était trop quotidienne. Mallarmé, quant à lui, se disait hanté par l'Azur. L'Azur, l'Idéal ? Le contrepoint au quotidien trop banal ? Ce poète se déclarait en grève, mais l'Idéal le hantait toujours et le maintenait éveillé. L'Azur : symbole de cet impossible qu'on voudrait atteindre. Pour que la vie soit moins quotidienne. D.J

Infos pratiques :

Lignes de fuite
Astrid Bührle et Dilamar Jahn
Exposition du 29.04 au 11.05 2016
Maison commune
rue Paul Causeret
69260 Oingt
Du vendredi au dimanche de 10h à 18h et sur rendez-vous