Historien, critique d'art, il est auteur de plusieurs livres sur l'art et la littérature des XIXe et XXe siècles, du romantisme français à Picasso, il a également publié deux ouvrages consacrés à la période de l'Occupation allemande. Il a été enfin le commissaire de plusieurs expositions remarquées, Chassériau, De Delacroix à Renoir. Les peintres français en Algérie, Manet. Inventeur du Moderne, Manet. Ritorno a Venezia (Venise, Palazzo ducale, 2013).
Toutes sortes de légendes et d'approximations banales continuent à poursuivre Gauguin… Dommage ! Car son bref parcours (1848-1903) est plus inattendu, savoureux, étonnant, en un mot, que le mythe du maudit foudroyé par l'échec et la syphilis. Les biographes, il est vrai, ont fort à faire avec pareil « personnage » : ce beau parleur, très séducteur, et volontiers manipulateur, reste la principale source des récits qui le font revivre, lui et sa peinture radicale, de Pont-Aven aux Marquises… La vigilance s'impose donc en permanence. Son refus de la vie bourgeoise et son rejet de l'art occidental doivent aujourd'hui être réexaminés autant que sa réputation de bouffeur de tcurés et d'activiste anticolonial. Mais, à trop démystifier ce sauvage autoproclamé, trop démasquer ce génial affabulateur, ne court-on pas le risque de passer à côté de l'essentiel ? Fils d'un journaliste républicain, petit-fils de Flora Tristan, une des égéries du socialisme féministe des années 1830-40, Gauguin reste ce peintre aux origines lointainement péruviennes, ce marin précoce et ce banquier éphémère, qui fit le pari de l'ailleurs, puisa le premier aux cultures autres, greffa sur le catholicisme de son enfance la leçon de dieux obscurs, se voulut citoyen d'un monde plus large, d'une économie plus distributive, et s'attacha à Vénus comme à l'étoile de son destin de voyageur. Le présent livre, qui éclaire sans juger, explore sans diaboliser, est un peu le journal de bord d'un homme aussi « démangé d'inconnu » que déterminé à réussir.
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