Qui ne s'est jamais arrêté devant le socle désert de la statue de François Arago, situé sur la Place de l'Ile de Sein, aux environs du numéro 87 du Boulevard éponyme ?

 Ce monument énigmatique a été érigé en 1894 par souscription publique. Pendant l'occupation allemande, en 1942, la statue en bronze qui le surplombait a été fondue et n'a jamais été remplacée depuis lors si ce n'est par de discrets médaillons incrustés dans le trottoir parisien. Le piédestal reste désormais vide, privé de son effigie.

ARS ARAGO est une association créée en 2014 pour remédier à cette absence. Son projet n'est pas de reconstituer la statue disparue, mais d'honorer la mémoire de ce grand Français, en installant une œuvre originale, réalisée par un artiste contemporain, sur le socle vide ou à proximité, à l'occasion des 350 ans de l'Académie des Sciences (2016) et de l'Observatoire de Paris (2017).

L'association a proposé à des artistes français et internationaux de renom de réaliser une œuvre évoquant la vision universelle de François Arago : Jean ANGUERA, Elisabeth CIBOT, Sabine DE COURTILLES, Wim DELVOYE, Pierre-Ivan DIDRY, Daniel DRUET, Marc-André DE FIGUERES, Xavier DE FRAISSINETTE, Gloria FRIEDMANN, Claude GENZLING, Cheng-Dong GUO, Sébastien LANGLOŸS et Jean SUZANNE ont répondu à l'appel d'Ars Arago.

Les maquettes réalisées par ces artistes seront exposées du 18 au 21 novembre, avant d'être mises en vente le 21 novembre chez Artcurial au Rond-Point des Champs Elysées.

Les fonds recueillis permettront de financer la réalisation de la statue qui sera sélectionnée parmi ces projets. Après de nombreuses péripéties, celle-ci devrait être installée de l'autre côté du boulevard, dans le jardin de l'Observatoire, précisément sur le méridien de Paris.

Avant la vente, un jury, composé de personnalités du monde des arts et des sciences, choisira le lauréat. Parallèlement, le public est appelé à s'exprimer à travers un vote participatif, sur le site de l'association arsarago.polytechnique.org et à soutenir ce projet par des dons, comme cela avait été le cas lors de la souscription nationale de 1894.