Plus de petit ou de grand art ; l'art était dans tout.
Van de Velve imagina des robes pour sa femme comme le firent aussi d'autres créateurs. Furent créés des bijoux, des flacons de parfum, des affiches publicitaires, des tapisseries, des vitraux, sans oublier l'architecture. Rien ne fut assez modeste pour détourner l'intérêt de l'artiste. Cette courte énumération montre que l'érosion des frontières entre arts majeurs et arts mineurs profita principalement aux arts décoratifs et à l'architecture, au détriment de la peinture, dont la vocation devait redevenir ornementale. De fait, ce qui intéresse l'artiste Art nouveau, c'est de saisir et de restituer la nature dans sa croissance et son dynamisme. Les formes souples et sinueuses qu'il imagine ont double vocation : constructive et ornementale. Elles ne relèvent pas de caprice, mais d'une perception aigüe de la beauté des formes naturelles ; nombreux sont les artistes à l'avoir formulée, chacun à leur manière. Hector Guimard (1867-1942) déclare en 1899 : « Quand j'entrevois une maison, quand je dessine un meuble, je songe au spectacle que nous donne l'univers ». Quant à August Endell (1871-1925), il affirmait « Que celui qui n'a jamais été ému par les courbes délicates de brins d'herbe, par la fleur de chardon merveilleuse et impitoyable, par la pétillante jeunesse des verts bourgeons, celui-là n'a aucune idée de la beauté ».
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Marie-Claire mansencal