Le Photographe Marc Mangin présentera ses "Vagabondages" à la galerie L'Œil Écoute (3 quai Romain-Rolland, à Lyon (69005), du 26 novembre au 10 décembre

La galerie L'Œil Écoute, dirigée par Michèle Neyret, présentera, du 26 novembre au 10 décembre, les Vagabondages de Marc Mangin, une exposition de photographies coproduite par Artgentique et la Maison de la culture d'Amiens.

À propos de Marc Mangin
Longtemps journaliste économique en charge des questions asiatiques, Marc Mangin a sillonné l'Orient et l'Extrême-Orient. Du Maroc où il est né, aux Philippines où il a été correspondant de presse, il a passé plus de trente ans à parcourir ces régions. Auteur d'une demi-douzaine d'ouvrages, son travail photographique a fait l'objet de trois grandes expositions, chacune avec une approche géographique particulière : Philippines, Chine, Iran. Vagabondages est la première à offrir une vision transversale de son travail.
Marc Mangin utilise toujours la technique argentique et des films noir & blanc, excluant les filtres et la lumière artificielle pour saisir un monde dont l'Homme occupe le centre. Comme l'écrivait Armando Malay Jr. de l'Université des Philippines dans sa préface à l'ouvrage Philippines: instants d'années : «Marc Mangin prend le parti de nous faire agréer l'hyper-réalité de sa vision noir et blanc, où le tendre le dispute au sordide et le sublime cède le pas au ridicule. Le regard qu'il pose sur ses sujets, parfois ironique, parfois affectueux, ne manque ni de sympathie ni de complicité. Il a su éviter ce misérabilisme facile auquel se prêtent certaines sociétés du Tiers-Monde. »


À propos de sa photographie

La photographie comme performance de la rencontre,
par Anne-Marie Jouve-Balédent*

Marc Mangin est un photographe globe-trotter.
Le voyage est  son matériau et la marche apporte les images, les fait apparaître.
Il a besoin de s'immergé, le corps  entier, de mots, d'odeurs, de souvenirs, de rencontres, d'attentes. Un vrai rapport d'échelle à vivre.
L'entre chaque photographie compte… C'est un temps d'homme qui avance au rythme de l'homme. Les espaces, les regards, les mots, les images s'y tissent  pas à pas… créent des correspondances.
Il n'est pas photographe de paysages.
L'humain y est omniprésent.
Jamais détaché... il est le paysage… presque émaillé par l'argentique… serti dans l'image… présent et acteur. Jamais saisi, surpris, il y travaille, inscrit ses mouvements dans celui du sol, de la terre ou de la rue, interpelle celui qui voyage et marche.
Lorsque le regard du photographié se dirige vers nous, il traverse la surface du papier… jusqu'à nous, là où nous sommes. Jamais d'indifférence, il parle et son propos est d'une grande dignité.
Marc Mangin ne montre pas la photographie en tant que réduction et aplatissement de l'espace réel : les plans sont larges, les cadrages ouverts. Une  fenêtre ou une porte,  des obliques, un regard créent autant de hors champs pour mettre dans l'image tout ce qui n'y est pas. Impossible de serrer l'espace sur des questions d'être humain.
Rien ne se ferme, tout invite à poursuivre le chemin, la rencontre.
Et puis il y a le plaisir de l'œil qui glisse, explore la surface de l'image argentique, avec ses noirs profonds, laqués qui taillent les étendues blanches… des gris jamais vus, grainés de lumière, avec de la couleur dedans.
Regardez bien, c'est de la sculpture aussi…

* Anne-Marie Jouve-Balédent est agrégée d'Arts plastiques (Université de Picardie).