SOCIETE DES AMIS DES MUSEES DE BORDEAUX
VENDREDI 8 avril 2011
A 18 heures, Athénée municipal, rue Poquelin Molière.

Les Nymphéas, le grand rêve de Monet

Communication de Pierre Georgel
Conservateur général honoraire du patrimoine, ancien directeur du musée national de l'Orangerie

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Pierre Georgel nous parlera des Nymphéas qui auront occupé Monet pendant plusieurs années et qui ensuite en fera don au musée de l'Orangerie. Installés dans les salles immenses du musée de l'Orangerie, ces Nymphéas, repris et développés par des artistes des générations suivantes, invitent à la méditation. « Ces paysages d'eau et de reflets sont devenus une obsession. C'est au-delà de mes forces de vieillard, et je veux cependant arriver à rendre ce que je ressens. J'en ai détruit, j'en recommence. Et j'espère que de tant d'efforts, il en sortira quelque chose ».
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Des premiers tableaux de Nymphéas que Monet peignit à partir de 1897 jusqu'au renouveau qui eut lieu en 1914, son assiduité à représenter l'eau et les nuages qui s'y reflètent et les nymphéas, plongent le spectateur dans un flot d'eau et de reflets. C'est ainsi que rompant les liens qui l'unissaient à l'école de Barbizon, il créa des paysages sans ligne d'horizon dont les formes figuratives, fleurs et végétaux, qui semblent planer dans un espace sans limite, prirent l'aspect de formes mouvantes et abstraites. Cette union trouve sa forme la plus parfaite dans ces jardins d'eau qu'il fit aménager dans son jardin de Giverny.

« Je ne forme pas d'autre vœu que de me mêler plus intimement à la nature. Et je ne convoite pas d'autre destin que d'avoir, selon le précepte de Goethe, œuvré et vécu en harmonie avec ses lois ». C'est à approfondir encore cette expérience, à en chercher la parfaite expression, à la faire partager à ses contemporains et, après eux, aux inconnus de l'avenir, qu'il a voué ses dernières années. Il lui a donné corps dans le vaste ensemble mural du musée de l'Orangerie, les Nymphéas, poème lyrique de la nature et havre d'harmonie dans le chaos de la ville  .

Ces immenses nymphéas peints sur des toiles faisant jusqu'à 8 mètres de long, et commencés au moment de la première guerre mondiale, Monet décida, en tant que symbole de paix, d'en faire don à l'Etat français. Un an après sa disparition survenue le 5 décembre 1926 à l'âge de 86 ans, l'héritage de Monet fut présenté dans les salles spécialement aménagées de l'Orangerie, le 17 mai 1927.

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