•L'idée répandue d'une Asie « low cost » et d'un Ouest plus cher est aujourd'hui remise en cause. Les coûts d'occupation logistiques sont en baisse en Europe et aux Etats-Unis, alors qu'ils augmentent fortement en Asie. Le coût du travail a notamment progressé de façon significative en Asie, et plus modestement en Europe et aux Etats-Unis.
•L'amplitude des coûts est significative au sein même des 3 régions. Les coûts les plus bas se trouvent en Europe Centrale et Orientale ainsi qu'en Belgique pour l'Europe, en Inde et en Chine pour l'Asie, et enfin, dans les villes du sud des Etats-Unis.
•D'après les projections des services Etudes de DTZ, les coûts globaux d'occupation devraient augmenter de 1,9% par an d'ici à 2018, bien en-deçà de l'inflation. L'offre logistique neuve, avec des nouveaux entrepôts  mieux optimisés compensera la forte poussée de la demande  issue notamment du développement du e-commerce.
•L'Europe bénéficiera de la hausse des coûts la plus faible. L'Asie devrait continuer à voir son avantage compétitif se réduire du fait du coût du travail mais aussi de fonciers en forte hausse. Aux Etats-Unis, la hausse des coûts logistiques devrait être supérieure à l'inflation en raison d'une demande domestique forte

L'étude sur les coûts logistiques dans le monde (Global Occupancy  Costs – Logistics) publiée ce jour par DTZ chiffre le coût d'occupation des espaces logistiques “prime” à travers 89 marchés internationaux (25 de plus qu'en 2013). Une première conclusion  indique que la demande progresse de façon régulière dans les 3 grandes régions examinées. Cette demande est soutenue par l'intensification des échanges, le développement du e-commerce, de la consommation et de la production manufacturière. La conjonction d'une reprise économique, inégale selon les régions, et d'un pipeline de projets économiquement plus efficaces, limitera toutefois  l'augmentation des coûts d'occupation. Les opérateurs logistiques développent actuellement des projets de plus en plus sophistiqués afin de réduire à la fois les temps de livraison, mais aussi leurs coûts d'occupation.  Le département Research de DTZ anticipe donc une  hausse limitée des coûts d'occupation logistiques, à 1,9% par an d'ici fin 2018, une progression en deçà de celle de l'inflation globale attendue sur la même période. Comme on pouvait s'y attendre, il existe des différences entre les continents, mais également au sein de chacun d'entre eux.

Richard Yorke, Global Head of Occupier Research, commente: “Les changements cycliques et structurels que traverse l'économie mondiale, impactent la compétitivité-coût globale. Les utilisateurs européens vont bénéficier d'une hausse des coûts plus faible d'ici à 2018 (1,7% par an). Milan et Dublin, en phase de forte reprise après une chute sévère des valeurs locatives, seront les exceptions. Ailleurs, l'augmentation des coûts sera plus importante. Aux Etats-Unis, les propriétaires commencent à reprendre la main à mesure que la demande de surfaces d'entreposage se renforce. Cela se traduira par une hausse des coûts d'occupation logistique à un rythme plus élevé que celle de l'inflation américaine. Enfin, la région Asie- Pacifique verra la hausse des coûts la plus importante, tant en pourcentage qu'en valeur absolue”.

En plus de la présentation des coûts d'occupation,  l'étude Global Occupancy Costs- Logistics, analyse le coût du travail en logistique. Les premières conclusions  indiquent que les opérateurs logistiques chinois et indiens ont accès à la main d'œuvre logistique la moins chère. A l'inverse, elle est la moins accessible en Norvège et en Allemagne.  Néanmoins, la région Asie-Pacifique a enregistré la plus forte progression de ses coûts du travail, avec un hausse de 11% par an depuis 2009, à comparer à des taux de 1,4% en Europe et 1,9% aux Etats-Unis.

Milena Kuljanin, auteur de l'étude, ajoute: “Notre analyse des coûts du travail en logistique montre que les salaires des manutentionnaires ont augmenté de façon significative en Asie-Pacifique en général, et en Chine en particulier. A Shenzhen, par exemple, ces salaires ont augmenté de plus de 15% par an depuis 2009. Une hausse  qui reflète un déséquilibre entre demande et offre sur le marché du travail et le signe d'un changement dans l'économie logistique globale. Les futures augmentations de salaire et de coûts d'occupation  réduiront l'avantage compétitif de la Chine”.

L'Europe reste globalement le marché le moins accessible en termes de coûts d'occupation. 6 des 10 marchés les plus chers au monde sont en Europe, et Londres truste le haut du classement alors que  Milan, Bruxelles et plusieurs marchés d'Europe Centrale et Orientale demeurent « bon marché ».  On observe parallèlement des différences importantes au sein de la région Asie-Pacifique, avec des coûts élevés à Singapour et Hong-Kong, et un contraste marqué sur des marchés secondaires d'Inde et de Chine, bien plus abordables. Le marché américain est plus homogène avec néanmoins une division claire entre ceux du sud comme Memphis, Atlanta et la Nouvelle-Orléans, plus abordables, et ceux de la Côte Ouest, San Francisco, Los Angeles et Seattle.

Robert Hall, Head of EMEA Logistics chez DTZ, conclut: “Cette étude  apporte la preuve de la nécessité pour les entreprises spécialistes de la logistique, de faire évoluer leurs organisations opérationnelles afin de répondre au mieux à des mouvements cycliques et structurels globaux. Concernant la région EMEA, la recherche croissante d'optimisation des coûts, combinée à une offre nouvelle plus efficiente, limitera l'inflation de ces coûts et permettra des gains en compétitivité. Nous anticipons une attractivité renforcée des pays d'Europe Centrale et Orientale notamment, avec Bucarest, Prague et Varsovie en têtes de pont”.
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