Communiqué de presse
La reconversion de l'Hôtel-Dieu, site emblématique de la Presqu'île lyonnaise, est un moment fort d'évaluation patrimoniale et de mise en valeur d'un bâtiment prestigieux.
Tout au long de ce vaste projet décliné en plusieurs étapes, l'archéologie préventive va accompagner Eiffage pour expertiser le potentiel archéologique des sous-sols de l'Hôtel-Dieu, fouiller les vestiges repérés et écrire l'histoire du site avant la construction du bâtiment imaginé par Soufflot au milieu du XVIIIe siècle
S'il est aujourd'hui difficile de se figurer les quais du Rhône sans l'imposante et majestueuse silhouette du dôme qui accueille depuis plus de 250 ans les voyageurs approchant la ville, les recherches archéologiques devraient dresser un tout autre portrait de cette berge du Rhône occupée dès l'antiquité.
Un premier diagnostic a été réalisé en juillet 2011 par le service Archéologique de la Ville de Lyon dans l'une des principales cours de l'Hôtel-Dieu.
Plusieurs sondages, comme autant de fenêtres ouvertes sur le passé, ont permis de remonter le temps à rebours à travers les vestiges d'occupations antérieures à la construction de l'hôpital.
Quelques décimètres sous le sol de l'actuelle cour de la Chaufferie, sont apparus les murs et dallages des maisons qui constituaient le bourg Chanin. Ce quartier, dont les premières mentions remontent au XIIIe siècle, s'était établi entre le bord du Rhône et l'actuelle rue Bellecordière à proximité du pont de la Guillotière.
L'agrandissement de l'Hôtel-Dieu au XVIIIe siècle a fait disparaître les immeubles qui donnaient sur le fleuve, ceux qui subsistaient rue de la Barre et rue Bellecordière ont finalement disparu avec l'extension définitive de l'hôpital au XIXe siècle. Même si quelques immeubles anciens ont été conservés côté ouest de la rue Bellecordière, celle-ci a alors perdu son caractère médiéval.
C'est à quatre mètres de profondeur que les niveaux les plus anciens ont pu être observés. Sur les limons déposés par le fleuve, des fondations de murs gallo-romains, très arasés, attestent la présence de la ville antique. Fondée sur la colline de Fourvière, la cité de Lugdunum s'est d'abord développée sur les hauteurs à l'abri des crues. Le confluent est ainsi resté longtemps un espace instable et soumis aux caprices des cours d'eaux et ce n'est qu'au Ier apr. J.-C. après d'importants travaux de viabilisation, que la ville a pu enfin s'étendre sur l'ensemble de la Presqu'île.
Les éléments antiques découverts lors du diagnostic évoquent plutôt la ruine d'un quartier d'habitation dont le plan n'est pas encore lisible. Quelques fragments de fresque murale, révèlent un programme décoratif classique aux couleurs vives.
Il faudra donc attendre les résultats de la fouille extensive de la cour pour qu'émerge avec plus de précisions l'organisation de ce quartier construit sur les rives du Rhône.
A suivre …
Le programme d'évaluation archéologique mis en place par le ministère de la Culture devrait investir d'autres cours de l'Hôtel-Dieu. Si les diagnostics s'avèrent à nouveau positifs, d'autres fouilles viendront compléter ces précieuses données qui enracinent profondément l'histoire d'un site qui se projette désormais vers l'avenir.
A propos du projet du Grand Hôtel-Dieu
Le Grand Hôtel-Dieu : expression du rayonnement international de Lyon en harmonie avec la vie locale
Faire renaître l'Hôtel-Dieu tout en respectant ses caractéristiques architecturales et en s'inscrivant dans une continuité historique, telles sont les ambitions du projet de réhabilitation porté par le groupe Eiffage. Lieu emblématique de Lyon, en perpétuelle mutation, l'hôpital se révèle désormais inadapté à la médecine moderne.
Son second souffle, l'Hôtel-Dieu va le trouver en redevenant le carrefour de vie sociale et professionnelle qu'il a été au fil des siècles. Un espace ouvert et dynamique qui offre une multitude de services et d'activités aux Lyonnais comme aux visiteurs occasionnels.
Quelques données chiffrées
- Espace prévisionnel total du projet : 54 000 m² environ de surface utile
. Un centre de conventions et un musée de la santé : 7 000 m²
. Un programme de bureaux : 16 000 m²
. Un ensemble commercial : 14 000 m²
. Un hôtel 5 étoiles Intercontinental Hôtels & Resorts : 145 chambres, 17 000 m²
.. Un parking en sous-sol
_ Surface au sol : 2 hectares
_ Surface des espaces extérieurs : 8 000 m2
_ Réaménagement de certaines cours sur la base des jardins botaniques du 17ème et 18ème siècles
_ Aménagement de cheminements piétons à travers le site
_ Accès extérieurs revalorisés, création de nouveaux accès (requalification des rues avoisinantes : rue Bellecordière, rue de la Barre et rue Rivière)