Lors de la session du Conseil Régional Rhône-Alpes des 2,3 et4 décembre 2009, La conseillère régionale de Lyon, Sabiha Ahmine, a fait une intervention visant a faire "de la coopération de Rhône-Alpes un levier à Copenhague".
C'était à l'occasion de l'adoption de deux rapports relatifs à la coopération de Rhône-Alpes avec des régions d'Afrique en relation avec le sommet de Copenhague 2009. La conseillère régionale communiste de Lyon, a rappeler ainsi la position du groupe communiste en soulignant que, face à l'urgence climatique, cette coopération doit être au service de la justice sociale et environnementale, qui tous deux doivent être liées. Voici des extraits :
Ces rapports de coopération réaffirment, avec les vœux qui vont être déposés, notre engagement commun et responsable pour un monde de paix et de justice. Cela dans le respect de nos valeurs républicaines et dans le respect de nos engagements de répondre activement et d'une manière solidaire à l'urgence climatique.
Au moment où on assiste à un désengagement croissant de l'Etat en matière d'aide au développement, avec une casse systématique des services publics et une volonté sans précédent du gouvernement de remplacer nos valeurs de solidarité et d'ouverture par un repli identitaire stérile, produisant ainsi au passage et d'une manière collatérale des divisions, le doute et la peur de l'avenir, ces deux rapports nous rappellent combien l'urgence climatique est aussi sociale et citoyenne.
Elle est intimement liée à notre stratégie de développement globale, qui est elle-même et avant tout une urgence démocratique.
En effet, le premier rapport, qui est lié à l'action « multi-acteurs » « ZERO CARBONE » sur la thématique de l'adaptation des régions sénégalaise au changement climatique, est un exemple type des actions novatrices et responsables que mène notre région en vue du respect des engagements internationaux de Copenhague, bien avant et au delà du Grenelle de l'environnement. Ce rapport nous rappelle surtout que c'est à Copenhague que se décidera l'avenir de la planète et de l'humanité toute entière. Nous sommes ainsi dans la dernière ligne droite. Toutes et tous doivent se mobiliser massivement et peser d'une manière démocratique pour obtenir cet accord sur le climat.
Dans ce sens, nous refusons la Taxe Carbone. Notre Ecorégion Rhône-Alpes qui sera présente à ce rendez-vous et qui a à son actif des réalisations concrètes dans les énergies renouvelables, la construction et rénovation de bâtiments (tous les nouveaux lycées) avec les normes de Haute qualité environnementale ou développement des transports en commun, est mieux placé avec les autres régions de France et d'Europe pour lutter contre le changement climatique. C'est ce qui rejoint les promesses tardives et timidement chiffrées (je vous épargne les chiffres) des autres Etats et puissance du monde…
A ce propos, nous nous pouvons que nous réjouir des signaux positifs venant des pays des sud et d'ailleurs. Mais au-delà des chiffres et des taxes, aux yeux des citoyens du monde comme ceux de nos quartiers, pour les mouvements sociaux, organisations écologistes, politiques et scientifiques du monde entier qui appellent à une action urgente et radicale pour répondre à la crise écologique et sociale que nous subissons, ce n'est pas encore suffisant, ces mesures mises en œuvre et prévues par les différents États. Car pour le respect du droit à un environnement sain, il faut que les choix politiques s'imposent sur la raison économique productiviste et financière, qui est souvent injuste et inégalitaire.
La législation environnementale doit être renforcée et mondialisée pour mieux s'imposer face à la dérégulation, les délocalisations nuisibles, la déréglementation économique absurde et la spéculation, qui est la cause directe de la crise financière actuelle comme des autres drames sociaux, culturels ou climatiques, présents ou à venir.
Au moment où le climat est otage de la finance, où le marché "boursicote" le climat avec les « droits à polluer » et les "taxes carbone", il faut rappeller qu'une bonne partie de l'intensité carbonique des pays du sud doit être créditée au bilan des pays riches. C'est là une manière d'appliquer la facture au consommateur plutôt qu'au producteur. Car si on laisse le prix de la tonne de carbone se négocier et se fixer selon le rapport de l'offre et de la demande, les pays pauvres qui sont les moins pollueurs (par tête d'habitant), seront les premiers taxés, ce qui va stopper et faire régresser le peu de développement et de modernité qui leurs restent, cela avec toutes les conséquences dramatiques sur la cohésion sociale, la démographie et la mobilité des personnes.
Donc, contrairement au protocole de Kyoto qui est nettement libéral, et marche sur sa tête, car il ne propose que de taxer les pauvres pour sauver les riches sans sauver le climat, les citoyens du monde veulent un accord solide avec une implication forte de la puissance publique dans l'économie, dans le co-développement et dans la régulation de la mobilités de l'ensemble des facteurs de production sans discrimination. Ainsi, à Copenhague l'humanité doit dépasser le protocole de Kyoto aux résultats décevants et penser un autre monde : un monde de coopération, de confiance, de paix, de non exploitation, de non spéculation, de non agression et de non colonisation. Un monde de respect des droits humains, des valeurs démocratiques et des droits des migrants...
C'est dans ce sens qu'il faut lire aussi l'importance du deuxième rapport relatif au renouvellement de conventions de coopération bilatérale avec les régions d'Afrique : de Tombouctou au Mali, Matam et St-Louis au Sénégal et la région de Rabat au Maroc.
C'est pourquoi, suite à la décision de notre graoupe, je dédie cette intervention au jeune Franco-Palestinien Salah Hamouri, emprisonné en Israël depuis 1725 jours. Le groupe communiste demande que tout soit fait pour libérer en même temps Gilad Shalit, emprisonné en Palestine et Salah Hamouri, emprisonné en Israël.