"Le Verger de Hadda" est un livre de Luc Vogel qui vient de paraître chez MG Editions. C'est un regard sur l'immigration nord africaine et plus particulièrement marocaine à Bourg-en-Bresse, héritage de son régiment de tirailleurs, un zoom sur une petite cité, de ses premiers pavillons ouvriers dans les années 30 aux interrogations contemporaines sur sa démolition reconstruction, enfin une dizaine de portraits d'hommes et de femmes de plusieurs générations.
Peut-on en effet rêver ville aussi peu exotique que Bourg-en-Bresse ? Quel génie militaire, s'il en
existe, a pu avoir l'idée d'y loger un régiment de tirailleurs marocains ? Et par quel mystère
la capitale de la Bresse et les enfants de Moulay Idriss ont-ils été amenés à sceller leurs
destins ? Le livre de Luc Vogel ne répond pas à ces questions improbables. Il préfère
s'aventurer dans le récit d'une rencontre heureuse entre une communauté en exil volontaire
et une terre d'accueil malgré elle.
Dire que les Marocains de Bourg sont typiquement bressans, c'est rendre hommage à leur
enracinement dans la terre, le travail et les traditions de ce pays qui n'est pas le leur. C'est
aussi saluer leur sens de l'autonomie — d'aucuns diraient de l'autarcie —, leur goût pour
l'indépendance vécue dans la famille, la fratrie, la confrérie.
Devenir bressan, ce n'est pas forcément se couler dans le moule au point de s'y fondre. On
peut être de Bourg mais n'appartenir qu'au quartier des Dîmes et, pour les plus « pur
souche », qu'à la cité Pallordet. On se doit en tout cas de garder en tête ce jardin secret,
cette terre d'élection, ce paradis lointain, cet ailleurs qui est notre dedans, le verger de
Hadda qui a été en fait le prétexte à l'écriture de cet ouvrage. Les Marocains de Bourg n'ont jamais oublié le pays qu'ils ont laissé derrière eux. Une terre devenue en quelque sorte promise.
Ce livre, qui parle de pierre et de béton, n'est en fait qu'un livre ouvragé d'hommes et de
femmes dans la diversité de leurs générations. Il parle d'une communauté qui a fait souche
mais il rend aussi hommage à ceux qui l'ont aidée, portée, défendue. Car les Bressans sont
de cette trempe : méfiants par nature vis-à-vis de l'étranger mais ouverts à l'autre. Il y a
dans cette contradiction, une des mieux partagées du monde, place pour la fraternité. Quel
bel hommage, au détour d'une page, que le visage de Micheline Antonucci, la militante,
photographiée devant l'affiche de L'Ain découvre l'autre, un élan de solidarité qui a laissé
des traces.
Histoire, récit, témoignages, galerie de portraits, livre de souvenirs, abécédaire… Le verger
de Hadda est tout cela à la fois, riche de son humanité mais surtout emporté dans son voyage au coeur d'un quartier et de ses habitants, d'une ville et de ses citoyens. Les
Marocains de Bourg méritaient ce livre témoignage et hommage écrit par un Bressan devenu par les liens du mariage et de la paternité un des leurs.
Alors que s'ouvrent enfin les portes du Verger de Hadda !
Contact presse :
Luc VOGEL
06 07 27 25 59